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Les Ethiopiques

2 avril 2012

Epilogue

Pour la dernière fois, chère belle chose,

Me voici persécuté; je vis les derniers moments de ma Passion, seulement éclairé à la lueur d'une bougie en graisse d'antilope dépecée de mes mains. C'est je crois la fin du voyage.

Tandis qu'encore il y à de cela trois mois... Je l'imaginais mon retour, tout plein de triomphe ! Chargé des épices et des étoffes et des bois rares, et des peaux d'animaux sauvages (ces tigres morts qui peuplaient nos rêves d'enfants, faut-il qu'il t'en souvienne ?) ! Las, me voici -seul, à nouveau.

Pourtant je les chérissais ardemment, ces tropiques tristes. Et de tous mes désirs, jamais ils ne purent que... Non, pour sûr ils... Car trop certainement je me fourvoyai; et probablement j'en demandai tant, aussi !

Et donc, en fait de la missive porteuse de joyeuses nouvelles que j'étais je pense en mesure d'attendre d'un pays pour lequel je fis plus que n'importe qui, à ma grande stupeur on me fit part d'un avis d'expulsion dans les formes.

"Nous vous priont, meusieur, de foutre le camps sous une semène, sous quoi nou...". Je préfère passer pour maintenant les calomnies dont je suis l'objet. J'en aurais la nausée si seulement mes geôliers avaient jugé bon de me nourrir.

Quel est donc l'objet du courroux des Ministres mentalement attardés de ces régions arriérées ? Une pécadille. Franchement, ce serait à dégouter le plus saint des hommes à céder à ses saines impulsions philantropiques. Mon seul tort fut que d'offrir du cavillard à des pourceaux dégoûtants, indignes de ma compassion.

Mais encore il faudrait que je t'éclaire...

C'est qu'après avoir passé d'épouvantables nuits dans de désastreux gites de montagnes, alors que glacé j'attendais la mort,  il me vint une idée formidable.

Je ne crapahutais à ces hauteurs que dans le but de livrer à la science ébahie mes incroyables découvertes, tant dans le domaine de la botanique (ainsi des chardons doigts-de-dragon, ou encore de mes fameux palmiers coton-tige) que de l'ornithologie (as-tu jamais entendu parler des Echassiers Pailles-de-Coca-cola, ou des Martin-Pâtisserie Noirs-et-Blancs-à-la-Crème ? Non. C'est très normal, car je viens de les découvrir). Et soudain, cette idée qui devait faire ma fortune, et prodiguer amour et réconfort autour d'elle !

Elle sera, cruelle Fortune, sabotée par des ignares bégueules et imbéciles, trop jaloux de moi comme souvent.

Car enfin, pourquoi donc dans ces gites se geler solitaire l'entrejambe, quand de bienheureuses fermières se la gèle aussi, l'entrejambe ? Tandis qu'une belle alchimie se pourrait naître, entre les vigoureux polonais qui gîtent icelieu en quête d'aventures, et les paysannes indigènes sucent nommées (faute de frappe ou lapsus scabreux ? L'exil de l'auteur ne nous permet de tirer un trait
définitif sur la controverse, ndlr) !

Et me voici à la tête de la première société philantropique d'éco-tourisme ethnico-sexuel au monde. Qui combine les exigences du développement durable, et les plaisirs insoupçonnés que l'on est en droit d'attendre quand de rudes ouvriers métallurgistes de Gdansk se découvrent tendres entre les cuisses déjà fermes d'une adolescente agro-pastoraliste Hammer.

Et puis, que sert d'admirer les poitrines dénudées et les lèvres lourdement ornementées de ces sauvages femelles, si enfin l'on ne peut les soupeser de la main ? Tant qu'à être un peu voyeur, y combiner l'agréable ne me semble pas déplacé.

Aussitôt, me voici à l'oeuvre ! D'abord, mes bonnes connaissances des plantes furent employé utilement; j'enseignai ainsi aux populations autochtones les mille et une manières de confectionner des protections efficaces, ainsi que divers pessaires 100% biologiques, et qui ne font pas grossir.

A la simple idée de l'avenir glorieux qui s'ouvrait à elles, les filles malheureuses de ces tristes bergers transhumants de se contenaient plus de joie.

-<< Mais alors, maître, nous aurons des rapports fréquents avec l'homme blanc ?, elle demandaient.

-C'est bien ainsi, et tant de fois que vous pourrez, même !>>

Leurs pépiements gais me causaient alors un grand plaisir. Elles me prenaient par les mains et le bras, et tout simplement nous nous regardions et nous dansions ensemble ensuite, et l'air semblait doux tout plein empli des promesses de volupté que nous échangions en riant, et puis nous baisions tous ensemble, le sol et la pluie et les fruits ! Leur magnifique enthousiasme dévoilait sans peine quelles redoutables croqueuses d'hommes seraient ces femelles cannibales.

Comme de juste leurs rustres pères abandonnèrent bien vite leurs absurdes réticences dès lors que quelque bel argent leur
fut dûment promis. Une joie vénale injectait leurs yeux d'éclairs farouches.


Fort de ce succès initial acquis auprès des principales intéressées (car je doute que les Polonais émettent de leur côté quelconque réticence), j'entrepris les fastidieuses démarches administratives qui sont de rigueur, dépensant ma fortune sans compter en pots-de-tädj. En vain, pourtant.

Car ces diables de la Coopération Internationale, gangrène du pays et véritables maîtres des lieux, y trouvèrent à redire... Aussi surprenant que celui puisse paraître, émanant des promoteurs de zoos humains ! Déflorer l'âme des autochtones tribaux en leur dérobant des photos obscènes, voilà qui serait très moral, certes ! Mais de les initier aux plaisirs, les mettre en contact étroit avec l'Occident civilisé, cela relèverait de la perversion ? !

Pour paraphraser le gimmick d'un brillant avocat, qui commençait de la sorte ses plaidoiries les plus saignantes, "mais on
marche sur la tête, là" !

"Grossier personnage" fut l'insulte employée à mon endroit. Un homme de ma qualité ! Botaniste de renom ! Collectionneur éclairé d'Art contemporain ! Jockey amateur ! Les voici, mes lettres de créance, messieurs les acharnés ! L'indéniable preuve de mon irréprochable moralité ! Moi ! Moi, dont l'hôtel particulier est le lieu des plus belles fêtes de la capitale, dont on évoque avec respect la mondanité et la courtoisie de Milan à New York ! J'y ai reçu plus d'un Président du Conseil de la péninsule, plus d'un Directeur d'institution internationale déchu, et plus d'un marin rendu fou par mon charme...

Voici donc la récompense pour qui souhaite embellir le monde ! Souvenons nous Jésus, et souvenons nous Mani ! Souvenons nous encore Martin Luther King, ou Maximilien Robespierre, ou Pier Paolo Pasolini, qui comme moi à présent furent salis par des foules ignares ! Et probablement eux aussi ils furent fort injustement qualifiés de "satyre autocrate bon pour l'asile d'aliénés" (ce qui entre nous, était probablement vrai pour au moins deux d'entre eux. Sur la fin de sa carrière, le Révérend King était un peu "olé-olé" il faut reconnaître).

Bien, demain on me libère car à la prison j'ai choisi l'exil, encore. Sur ma vie, on ne m'y reprendra plus à désirer le bien-être d'autrui.

Je rentre.

 

(Ecrit et publie a la hate, excusez par avances les fautes, de style, de gout, de frappe, autres...)

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23 mars 2012

Le Monde Perdu (quel titre lamentable en effet)

Voici donc la correspondance de ma fidele assistante, Josephine (qui fut malheureusement devoree par un tigre sauvage a son retour en France, Boulevard Saint-Honore; c'est pas des blagues et j'en suis tres triste croyez moi). Voici sa derniere missive, probablement adressee a son amoureux, un sale petit gommeux hondurien (un gigolo si vous voulez mon avis).

 

Mon petit,

 

(Ça ne te dérange pas que je t'appelle mon petit?)

Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas votre aimable Professeur en botanique et dendrologie qui vous écrit, mais sa charmante et non moins aimable assistante, Joséphine (ou Miss Trixie).

En effet, votre humble serviteur, bien désabusé comme de juste, étant fort occupé par ses travaux de recherches, ne peut satisfaire votre curiosité bien naturelle en ce qui concerne nos rocambolesques aventures éthiopiennes, pourtant si fondamentales pour l'avenir de l'humanité. C'est que nos observations sont toujours pertinentes et justes. Et nos découvertes (oui, je dis bien découvertes) essentielles.

C'est pourquoi, moi qui suis si dévouée au professeur, prends la plume la trempe délicatement dans l'encre de Chine, et me jette dans un récit chevronné.

Car jusqu'à présent, vous n'avez eu qu'un vague aperçu de l'Éthiopie, ce monde perdu. Il me faut donc rectifier cette grotesque erreur, et de ce pas léger et gracile qui me caractérise tant, je m'en vais vous informer des mœurs dépravées de ce pays de sauvages – n'ayons pas peur des mots.

 

Commençons par le début, une fois n'est pas coutume là encore.

 

Il y a donc quelques semaines, j'osais fouler le sol de ce pays qui me paraissait jusqu'alors dépourvu de tout intérêt puisque bien inférieur (je parle en termes de civilisation. C'est que j'écoute nos hommes politiques, moi, et je les respecte). Je m'aperçus plus tard que mes a priori étaient toutefois bien sévères et mes idées fausses – en partie tout du moins. Mais n'anticipons pas là le récit.

Ainsi, donc (oui, bon, je ne m'intéresse qu'à la science, moi, et y ai d'ailleurs donné mon corps. Mais je m'entends dire de laisser mes fantasmes de côté), ainsi, donc, disais-je, je m'attendais à être triomphalement reçue à l'aéroport d'Addis Abeba.

 

En effet, tandis que je montais à bord du 347 qui devait me transporter jusqu'au cœur de cette jungle, mon cœur bondissait d'impatience et d'excitation à l'idée de l'accueil que votre désabusé Ignatius me réservait sûrement: une arrivée sous les applaudissements et les cris de joie poussés par une foule en délire que le Professeur aurait dressée. Foule qui déverserait à mon passage quantité de pétales de fleurs les plus rares (eh, quoi, c'est bien un de leurs fonds de commerce, non?), et poserait à mes pieds maints plats plus succulents les uns que les autres en guise d'offrandes. Je rêvais de danses et d'artisanat locaux, de chants pittoresques et d'hommes musclés – bon, là, je m'égare. Car oui, en termes d'artisanat, ces gens des pays pauvres ne font-ils pas preuve d'une ingéniosité sans pareil quand il s'agit de recycler une bouteille d'eau Volvic en plastique jeté par un Occidental sur la chaussée (quand il en existe une) en bracelets et colliers qui nous font tous nous émerveiller?? (Je trouve toutefois qu'ils pratiquent des prix peu raisonnables - ils n'ont pas acheté la matière première à ce que je sache).

Bref, pendant les quatre heures de vol, ma tête fut emplie de merveilleuses images m'apportant réconfort. Je dis réconfort car l'on m'avait placé au milieu de l'appareil, près de l'issue de secours centrale, ce qui signifiait qu'en cas d'accident, je devais être celle qui cassait la vitre, ouvrait la porte et faisait évacuer l'appareil, sortant moi-même en dernier. Enfin, tout du moins est-ce ce que j'ai compris d'après les propos en mauvais anglais de l'hôtesse. C'est que l'équipage avait apparemment tout de suite évalué mes capacités à procéder à une évacuation ordonnée de l'engin. Mais je n'avais aucunement l'intention de laisser passer tous ces Noirs avant moi en cas d'avarie, cela va sans dire.

 

Quelle ne fut donc pas ma déception au sortir de l'avion (j'étais donc saine et sauve), lorsque je vis le Professeur tristement adossé au mur... Foin de danses, artisanats et offrandes... Mais je devais le pardonner après qu'il m'eût exposé les nombreuses difficultés rencontrées au cours de ses recherches. Le peuple éthiopien n'est en effet guère coopérant, semble-t-il, obnubilé par l'argent (ils en manquent certes parfois terriblement, mais faut pas être trop matérialiste dans la vie; faisons exception de mes jolies robes, de mes jolis souliers, de ma gamme Pomme et de l'appareil photo, et passons également sur mes lunettes de soleil - d'une très fameuse marque italienne - qui suscitèrent de bien nombreuses convoitises) alors qu'il vit au cœur de paysages fantastiques. Ces gens-là ne savent rien apprécier, telle fut ma conclusion.

 

Mais entamons notre récit de voyage. Pouf pouf.

 

Nous ne fîmes qu'un bref séjour dans la capitale, qui n'est décidément pas ce que nous aimons à appeler une « ville d'art et d'histoire » ou encore une "cité de caractère". Églises criardes (dans tous les sens du terme) et habitats spontanés résument parfaitement le paysage urbain, sans oublier les hooligans, qui ont bien failli me faire perdre mon sang-froid. C'est dire!

La seule attraction qui vaille vraiment la peine est la fameuse « Lion cage » (n'oublie pas d'y mettre l'accent, cher lecteur), que tout Éthiopien rêve de pouvoir visiter au moins une fois dans sa vie, car cela vaut bien mieux que le pèlerinage à La Mecque, qui aujourd'hui a malheureusement perdu de ses attraits – La Mecque manque (ah ah) d'animaux; bon, certes, ils entretiennent le chouette virus de la méningite, mais ce n'est pas suffisant! Je crois même que ça fait mauvais genre, et nombreuses sont les petites boutiques d'eau bénite qui ont dû fermer à cause de cadavres en pagaille. Enfin, messieurs les imams, il va être temps d'intervenir! Cessez un peu de chanter mélancoliquement à toute heure dans vos tours d'ivoire, relevez vos manches, et hop, mettez un peu de couleur et de brillant dans votre lieu de pèlerinage, que diable, ce n'est tout de même pas difficile, prenez exemple sur les Indiens, je ne sais pas moi...!

Cet endroit si charmant – je reprends donc mon récit sur la cage aux lions d'Addis - , à l'entrée payante (aussi bien pour les humains que pour les appareils photos), consiste en un somptueux jardin au milieu duquel trônent fièrement quelques cages renfermant quelques lions qui s'ennuient mortellement. Quelques (quel comique de répétition!) semaines auparavant, l'un d'entre eux avait réussi à ouvrir une porte de sa cage, mais il devait être un peu con car cette porte ne donnait que sur la cage voisine et non sur l'extérieur. Dommage, il aurait pu engloutir quelques petits enfants éthiopiens en sortant, ce qui n'aurait pas fait de mal à personne (sauf aux petits enfants, je te l'accorde).

Il y a également quelques singes (que nous n'avons pu voir) et oiseaux, mais la botanique n'attendant pas, le professeur et moi avons décidé de lever le camp le plus rapidement afin de pouvoir nous adonner à notre passion commune.

 

Et nous voici donc chevauchant fièrement, mais cahin-caha, les routes d'Éthiopie, à l'asphalte délicat. C'est que les Chinois font les routes, ici, contrairement à ces sauvageons, qui se contentent d'ânes et de chevaux décatis sur de vulgaires chemins de terre. Heureusement, le gouvernement semble parfois avoir des éclairs de génie en faisant appel aux cerveaux de l'étranger; mais je crains que l'appel d'offre n'est été faussée, ainsi Monsieur Bouygues n'a-t-il pas remporté le marché, lui qui pourtant fait preuve de beaucoup d'intégrité. On l'a toujours dit, les Chinois sont fourbes – et il me semble que c'est à cause de la drôle de forme de leurs yeux. Mais passons.

 

Je ne cacherai pas mon effarement face à l'absence de code de la route, moi qui observe une vigilance redoutable (pour les autres) au volant... Mais le Professeur n'avait cesse de me répéter de faire un peu plus preuve de courage et d'esprit d'aventure. Ainsi, pour me prouver l'excellente conduite des autochtones, me montrait-il l'habileté des chauffeurs à slalomer entre ânes, vaches, moutons, petits enfants, vieilles grand-mères, charrettes, camions, bus, minibus, j'en passe, et des meilleurs.

Il me montrait par ailleurs d'un geste désinvolte les divers véhicules couchés sur le bord de la route, m'assurant qu'il s'agissait en réalité des scènes de tournage des studios de cinéma. Je le soupçonne d'avoir voulu par trop me rassurer, et je ne suis pas certaine que ça n'était que pour de rire. Car enfin, quelle drôle d'idée que de penser les Éthiopiens capables de faire leur cinéma. Je me renseignerai, n'aies crainte, mon petit.

 

Haut-les-cœurs donc, je n'allais pas faire ma difficile, alors que la science et l'humanité toute entière avaient besoin de mes services. Et ma foi, les trajets furent plutôt amusants! Je prenais même, à la fin de mon séjour, un malin plaisir à compter le nombre de petits enfants que nous écrasions (malheureusement, les chauffeurs utilisaient un peu trop souvent leur klaxon pour prévenir du danger, ce qui réduisit considérablement mon excitation). Car il faut dire que ces petits êtres dégoûtants, au nez morveux, au ventre gonflé et au visage couvert de mouches, pullulent; les parents devraient remercier l'inexistence d'un code de la route, qui leur enlève quelques épines du pied; éh quoi, avec l'inflation et tout, c'est pas facile de dresser une douzaine de petits mômes!

Ils sont si attendrissants pourtant lorsqu'ils tendent leurs petites mains aux ongles sales pour qu'on leur glisse quelque menue monnaie!... Et leur petite voix aigüe « You you you! » comme une chanson, et les « Hello money! »! Maintes fois, j'en eus les larmes aux yeux!... L'émotion m'étreint de nouveau à ce souvenir!

Et le Professeur qui n'arrêtait pas de me dire de me méfier, je ne voulais l'écouter!... Hélas, je fus bel et bien prise au piège, et n'ai-je pas été courroucée quand deux de ces affreuses petites créatures eurent l'audace d'avancer leur main sale dans ma poche afin d'y subtiliser quelque sou. Une sévère petite tape leur a remis les idées en place, mais surtout a définitivement rompu le charme entre eux et ma compassion. Je ne leur lançais plus que des pierres après ce fâcheux épisode dans la charmante cité de Ziway. Dommage pour eux, car cette étape se situe au tout début de notre périple. Et aussi un peu dommage pour moi, mes poches s'alourdissant considérablement de leur monnaie de singe au fur et mesure que les jours s'écoulaient.

 

Mais pour en finir avec les minibus, il faut dire que j'étais malgré tout bien rassurée par toutes les pieuses images qui ornent l'avant de ces véhicules, Jesus belongs to you et tout le reste, c'est pas de la blague, hein. Au moins n'a-t-on jamais percuté quelque ânon ou chevreau, cela m'aurait déchiré le cœur. Pouf pouf.

 

Je te parlais plus haut de Ziway, station balnéaire de renom tirant son charme des petits pavés posés par quelques forçats qui ont certainement dû mourir avant d'avoir fini leur travail, les imbéciles, ce qui est fort dommageable pour les badauds que nous étions, un cinquième du trajet seulement étant recouvert, nous obligeant à emprunter de dangereux chemins de poussière salissant mes jolis escarpins.

Ah, c'est qu'il m'en a fallu du courage pour affronter ce pays! Et encore, le pire restait à venir!... (C'est pourquoi il me semble bien sage de te conseiller une position assise bien confortable. Je ne voudrais pas être responsable d'un col du fémur réduit en miette ou d'une dentition endommagée, accroche-toi bien, s'il te plaît).

Bien sûr, il nous a fallu payer à nouveau pour poser nos pieds sur la « jetty » pour observer ces horribles oiseaux que sont les martins pêcheurs. Il y avait aussi les oiseaux « façon punk », les oiseaux « façon pailles de coca » et les oiseaux « façon gâteau noir et blanc ». Oui, le Professeur ne manque pas d'imagination, et a ainsi (re)baptisé de nombreuses espèces animales et végétales.

Les seuls oiseaux que je tolère sont les marabouts, devenus les oiseaux favoris de votre désabusé comme de juste. Ne sont-ils pas craquants avec leurs tumeurs rouges sur la nuque, leur crâne chauve et leurs yeux vitreux! Et que ne sont-ils pas élégants lorsqu'ils arrachent de leur bec démesuré les viscères de quelque poisson mort jeté par les pêcheurs!... Mon petit cœur en est encore tout ému. Ces oiseaux sont de véritables dandys.

 

Mais nous ne restâmes qu'une nuit seulement dans cette petite cité pittoresque, le gîte n'étant pas véritablement à la hauteur de nos attentes. La décoration était un peu trop raffinée; les aimables gargotiers avaient poussé le vice jusqu'à installer une salle de bain sans eau aucune et des interrupteurs n'allumant que du noir. Quels farceurs tout de même que ces Éthiopiens! Quand je te disais que mes a priori étaient sévères, c'est avec raison: le voyage fut parsemé de ces petites surprises, que nous accueillîmes toutefois avec bonhomie et nonchalance.

 

L'étape suivante fut Awassa, la Miami d'Éthiopie, avec ses longues avenues bordées (en leur centre) de palmiers, son rond-point à la gloire du baseball (c'est qu'Ignatius a l'œil pour remarquer ces petits détails qui font la joie de nos séjours à l'étranger), son herbe chatoyante, ses pépiements d'oiseaux, son « fish market » haut en couleur, ses singes cocasses, ses nuits magiques... Les mauvaises langues diront que les Nations Unies ont fait du bon boulot; les optimistes, que la magie exercée par quelques élus de ce peuple de fainéants fonctionne. Moi, je ne dis rien, c'est un sujet bien trop politique.

Nous avons fait une charmante promenade en barque sur le lac pour aller voir de gros chiens rigolos; le professeur m'a enseigné la vie de ses animaux qu'il appelle hippopotames. N'est-ce pas un nom cocasse! J'en ris encore! Le professeur m'a appris un nombre incalculable de petits trucs sur leur toilette et leur régime alimentaire; mais il n'était pas trop fier, car sous des airs patauds, les zippopotames sont des êtres féroces, qui tuent tout plein de gens en Afrique. C'est bien triste. C'eut été terrible que nous disparaissions dans la gueule d'une de ces créatures, des frissons me parcourent encore l'échine à l'idée d'une fin aussi malheureuse (pas seulement pour nous, mais aussi pour l'humanité toute entière). 

Cependant, je n'étais pas fâchée d'atterrir à Miami Lake; enfin, je pouvais sortir mes robes de coquetèle et parader dans de chics cafés – conseillés par des amis Polonais rencontrés en amont de l'histoire, à Ziway. Bien que nous ayons eu spontanément, Ignatius et moi-même, une certaine répugnance à aborder de telles brutes consanguines, ces gens s'avérèrent tout à fait charmants, enchantés qu'ils étaient par leur visite toute récente au zoo Oromo. Malheureusement, nous ne nous intéressons qu'à la botanique et à la dendrologie, et non pas aux espèces humaines en voie de disparition.

 

Après Awassa, direction les Bale Mountains pour un trek de trois jours (et deux nuits)... à cheval. Il ne fallait pas nous épuiser physiquement, ou bien la science ne saurait jamais ce que nous avons à lui apporter.

Hélas!... La joyeuse randonnée équestre à laquelle nous nous attendions fut loin d'être aussi paisible que nous nous l'imaginions de prime abord. (A ce propos, je crois qu'une des légendes du Professeur me semble quelque peu usurpée; nous n'étions pas très fiers, et la pampa non plus. Mais peut-être que je me trompe de voyage).

Ainsi, pèle-mêle: les chevaux qui n'avancent pas malgré nos coups et nos jurons, ou alors qui font la course sur des pentes vertigineuses; les avocats et les bananes écrasés dans le sac; le sel qui se déverse au fond dudit sac; la poussière; les photos ratées, toujours à cause de ces abrutis de canassons; l'humiliation d'être constamment dépassés par des randonneurs à pied. Et la liste n'est pas exhaustive.

Mais quelle ne fut pas notre récompense, arrivé au deuxième jour!! … J'en garde encore quant à moi personnellement des étoiles plein les yeux. Car c'est la science que nous allions servir, que diable! Personne jusqu'alors n'avait osé pénétrer dans ces coins reculés! On nous avait fait croire que le trek était très bien organisé, que les refuges étaient tenus par d'aimables fermiers, et qu'une association allemande était à l'origine de l'initiative. Mais non, pas du tout, nos chevaux nous avaient mené (remercions ces stupides équidés de nous avoir guidé dans des espaces encore jamais visités) au plus profond de l'Amazonie (c'est un chouette nom que je viens d'inventer pour désigner cette forêt non cartographiée. J'aime beaucoup les répétitions en « é », et alors?), là où vivent de drôles de créatures non encore perverties par notre civilisation. Référez-vous à la photo de la « petite sauvageonne », dont Ignatius fait une description bien sévère je trouve (mais sous les airs parfois un peu rogues du professeur se cache un petit cœur tout plein de tendresse pour ces êtres un petit peu attardés; c'est que la botanique n'a pas toujours été tendre avec Ignatius!).

Bref, nos découvertes furent multiples, et nous avons dû nous précipiter pour déposer les brevets, car de terribles Hollandais avaient dans l'intention de nous doubler. Tandis que le Professeur appelait l'académie des sciences, hurlant ses découvertes à travers son téléphone satellite, je repoussais vaillamment les assauts de ces brutes épaisses. Un Espagnol traître à sa patrie m'épaulait rudement bien; je ne sais pas ce qu'il est devenu, mais il avait une petite mine quand je l'ai laissé tout sanglant sur le sol. Je sais plus son nom, qui était pourtant bien chouette, disons que c'était Pedro Lopez.

Mais soyons plus précis sur nos découvertes: je ne vais pas reprendre à mon compte la description de la vie des « palmiers cotons-tiges », ou « palmiers Charles », ce serait irrespectueux. Mais il ne vous a pas parlé des joyeux petits volatiles ou « moineaux Charles »; je crois bien qu'il y avait aussi les « aigles Charles ». Et tout cela, sur la joyeuse « Terre Charles ».

Nous avons en outre fait la découverte des « chardons pattes de dragon », et des pâquerettes sèches (mais là, j'ai oublié quel sobriquet nous leur avons donné). Mais attention, tous ces chics noms sont trademark, alors, hein, pas de blague.

Bref, c'est James Cook qui aurait été vert face à nos sensationnelles découvertes s'il avait été encore de ce monde. Ah ah, il faut dire qu'il était très mauvais capitaine, jamais son bateau n'a accosté à 3000 mètres d'altitude à ce que je sache.

 

Laissons toutefois la botanique et la dendrologie de côté, c'est peut-être notre passion commune, mais il faut savoir être ouvert au reste du monde. Et puis je crains de t'ennuyer mortellement avec mes précisions par un peu trop scientifiques. Je te passerai donc les protocoles. Pouf pouf.

 

Ainsi, notre étape suivante (après une courte pose à Dodola où nous fûmes lâchés par notre aimable guide, mécontent de n'avoir point eu de gros pourboire pour ses brillantes prestations – c'est-à-dire qu'il fut muet ou presque) fut la féérique, que dis-je, l'envoûtante, l'incroyable, l'é-pous-tou-flante ville de Monsieur Hailé Sélassié, le King of Rastafari, je nomme: Shashemene.

Ô toi, Shashemene, ville de lumière! Ô toi, capitale rastafarie, que ne réserves-tu pas de petits bonheurs et de douceurs au pauvre Blanc de passage! Ô toi, ville de toutes les libertés, de l'herbe légale et des somptueuses peintures sur feuille de bananier!
Que n'as-tu pas transformé mon joyeux compagnon de route, qui, enflammé, se métamorphosa en Priest Charly, le Blanc le plus respecté de toute l'Afrique de l'Est! C'est d'ailleurs avec grand peine que je réussis à arracher votre désabusé serviteur de l'envoûtement dont il fut victime en franchissant le seuil de la ville.

Seule une petite mésaventure froissa notre amour-propre: c'est que nous nous sommes laissés berner par un (sale) gamin des rues qui voulait absolument nous montrer le chemin de la station de bus alors que nous n'avions nullement besoin de ses services – notre sens de l'orientation est comme chacun le sait infaillible. Mais tu nous connais, lecteur, nous sommes gentils, nous ne voulions pas heurter la sensibilité de ce charmant adolescent en quête d'identité - que je tenais toutefois à garder à distance.

Nous apprîmes bien vite à nos dépens que le gamin n'était pas si innocent, et qu'il menait sa barque comme bon lui semblait. Or au petit matin, je n'apprécie guère que l'on se paye ma face. Je commençai à voir rouge, et à vouloir corriger l'impertinent, cependant que mon fier compagnon me disait avoir la situation en main. Mais v'là qu'le môme me les cassait sévère, tout bouffi d'arrogance qu'il était. « I love Ethiopia, I looooove Ehiopia, and rastafari is the best! ». Et ma grand-mère, c'est la Schtroumpfette, peut-être??

Et en plus de ça, c'est qu'il ne nous amène pas à la bonne station! Nous voilà obligés de monter à bord de l'un de ces pots de yaourt ambulants, plein de miasmes et de mycoses, que les indigènes n'hésitent pas à prendre en toute circonstance, appelés « badgag », ou « budget » pour ceux qui ont une mauvaise oreille (autrement dit, pas comme moi, qui maîtrisai la langue dès mon arrivée à l'aéroport).

Et voilà que ce jeune morveux nous colle encore aux basques, nous faisant payer pour lui le trajet dans un de ces ridicules petits véhicules. Heureusement, malins que nous sommes, nous avons menacé de le dénoncer à la police, et ainsi n'a-t-il pas réussi à nous soutirer quelque argent, mis à part les deux birrs du badgag (deux birrs!! Rends-toi bien compte, quand 23 birrs équivalent à un euro! Quel vol! Je regrette d'avoir calmé les ardeurs d'Ignatius, qui était prêt à infliger une bien terrible punition à ce hooligan! Seigneur, mon anneau pylorique s'est refermé au souvenir de ce malheureux épisode).

 

C'est donc en assez mauvais termes que nous avons quitté l'éblouissante Shashemene, qui nous avait pourtant si enthousiasmé à notre arrivée – il ne faut pas oublier notre amour du reggae, des dread, de la marie jeanne (hé hé) et la paix dans le monde. Pouf pouf.

 

La fin de notre séjour ne touchait pas encore à sa fin (ah ah, je pense que mon avenir d'écrivain célèbre est prometteur), nous devions encore aller à Wondo Genet, où le prix pour aller voir les sources d'eau chaude nous a laissé pantois, mais où nous avons pu observer à loisir des colobes parmi les détritus de la station thermale (les colobes ne sont pas une espèce de vers solitaire, ce sont des singes, ignare de lecteur).

 

Puis nous sommes remontés à Addis, où nous avons risqué notre peau, avant de rejoindre Ambo pour deux jours, lieu des recherches de Charles. Il a ensuite été temps pour moi de rentrer en France.

Ah ah, tu veux savoir comment nous avons risqué notre peau! Ta curiosité est bien malsaine, je trouve. Je n'en dirai rien!! Il te faudra patienter. Peut-être qu'Ignatius daignera t'en faire le récit. Ou pas. En attendant, tu peux hurler ta déception, tu n'en sauras pas plus; hé hé... Je ne suis peut-être que l'assistante d'un éminent professeur, mais laisse-moi au moins ce petit plaisir sadique. Eh puis, j'exagère peut-être un peu... Qui sait!


Voilà, mon petit, je vais m'arrêter là, car il est grand temps que j'aille boire ma verveine et que je me mette au lit. 

 

Ta Joséphine qui t'aime.

 

PS: Couvre-toi bien, et n'oublie pas ton médicament.

17 mars 2012

Des photos : monuments, statues et autres.

Voici les monuments qui font la fierte des indigenes.

 

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Le rond-point d'Awasa, qu'on dirait designer par Le Corbusier lui meme.

 

 


 

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(details)

 

 


 

 

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Moi, fierement campe devant le Lion de Judee et son maitre.

 

 


 

 

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Voila ce que j'appelle avoir du charisme. Nos statues equestres napoleoniennes font pale figure si l'on compare avec ce bronze authentique.

 

 

 


 

 

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Un hotel de prestige dans la "Miami Ethiopienne". C'est vraiment charmant.

 

 


 

 

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1000 photos prises, une tres bonne, et elle n'est pas de moi. Bon, je vais revendre mon appareil et continuer avec un telephone portable... En plus le reglage est pas voulu; j'avais oublie de regler sur "automatique" pour une ignare de mes amies.

 

 


 

 

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Un vulgaire plagiat. On dirait un tableau impressionniste je trouve, bien que les marabouts devenaient rares a Giverny fin XIXe. Ou plutot, une pauvre aquarelle peinte par quelque vieille bretonne et revendue sur les marches des petites cites de caractere de la cote (les phares et les bateaux en moins). note: ces putains de marabout gachent toutes les photos.

 

 

 


 

 

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Cinq secondes plus tot j'avais dans ma mire un magnifique paysage. Mais mon cheval etait capricieux (oui, je suis devenu un genre de Gaucho et je monte a cheval sans renverser une seule goutte de ma bouteille d'eau fermee)

 

 

 


 

 

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La pampa. J'etais bien content d'avoir compris comment les photographes poseur faisaient leurs effets de nuages alors j'en ai fait plein ; mais je vous en fait grace.

 

 


 

 

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De fiers chevaux de fiers gauchos dans la fiere montagne sauvage.

 

 

 


 

 

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"Ensemble, tout devient Volvic" . Ma photo pour la campagne sarkozyste.

 

 

 


 

 

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J'ai decouvert au cours de mes explorations une petite ile volcanique perdue dans la montagne. Deroutant. J'ai pu y exercer mes talents de botaniste et dendrologue, bien que gene dans cette tache par mon assistance, Josephine, une sotte petite grue.

 

 

 


 

 

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Tout d'abord, les palmiers du premier plan se transforment en maniere de coton tige geant (second pland). Puis ils perdent leur ecorce (la, il vous fait imaginer), laissant apparaitre un filet de bois. Puis ils tombent. C'est pourquoi je les appele les palmiers-filets, ou les palmiers-coton tige, je ne sais pas encore. Ingenieux non ?

 

 

 


 

 

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(detail des coton-tiges)

 

 


 

 

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Une petite sauvageonne cannibale qui habite la petite maison sauvageonne dans cette prairie desolee... Vision sainement horrifique ! Et ce nez qui coule ! Et ces yeux qui louchent !

 

 

 


 

 

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La teinte bleutee de l'air, signe de radioactivitee (en tout cas je crois, je demanderai a mes amis japonais) m'aurait du inciter a plus de prudence.

 

 

 


 

 

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Horreur ! Un accident nucleaire ! Nous sommes perdus !

(Ah, ah, ah, rassurez vous petites canailles, ce n'est qu'une touche d'art contemporain de mon cru. Et tant mieux encore, car il n'y avait point de frigo dans lequel me dissimuler en cas de VERITABLE attaque nucleaire)

 

 

 

17 mars 2012

Des animals

L'Afrique sauvage etant reputee pour sa faune chatoyante, voici quelques photos qui risquent bien de rendre verts de jalousie les amoureux des dauphins et des calaos geants (les autres s'en foutront et je ne les blamerait pas).

 

 

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Les mouettes de la paix devant le palais du Grand Pope (rien a voir avec le chevalier du zodiaque, c'est juste un genre de pape)

 

 

 


 

 

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Un marabout. Alerte spoiler : il y en a plein !

 

 

 


 

 

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Un marabout. Alerte spoiler : etc.

 

 

 


 

 

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Voila on vous avait prevenu. Ils sont un peu effrayant. Si Spielberg y avait pense en faisant Jurassic Park...

 

 

 


 

 

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Un ibis. Et un marabout.

 

 

 


 

 

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Qui a dit : "maintenant que l'epouvantail est au milieu du champ, il va bien falloir que l'oiseau vienne se poser dessus." ?

(indice : c'est une replique de l'un des plus beaux films de l'histoire du cinema. Il met en scene une jeune autiste et un mongolien violeur, ainsi qu'un psychiatre beatnik qui pretend soigner la folie du monde avec l'Amour. Pas le Xanax. Son ignorance quand au role devolu aux epouvantails est toute pardonnee)

 

 

 


 

 

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Un oiseau punk.

 

 

 


 

 

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Un Kingfisher. Ma tendresse pour cette oiseau ne provient pas uniquement des quelques hectolitres de biere du meme nom que j'ai pu engloutir aux Indes Orientales.

 

 

 


 

 

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De majestueux Aigles a tete blanche, symbole des Etats-Unis d'Amerique. Ils sont tres decevants car ils crient comme des mouettes, ou des fillettes. On s'attend pourtant a mieux de la part de majestueux Aigles a tete blanche, symbole des Etats-Unis d'Amerique.

 

 

 

 


 

 

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De gros chiens.

 

 

 


 

 

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Une mere et son petit. Touchant non ?

 

 

 


 

 

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Elle ressemble vaguement a madame Ribery je trouve.

 

 

 


 

 

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Oui bon voila.

 

 

 


 

 

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Des colobes dans leur habitat naturel (c'est a dire, pres des poubelles d'un hotel). Leur queue aurait inspire l'inventeur de l'epousseteur a toile d'araignee.

 

 

 

 

 


 

 

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Je suis un grand romantique, ce qui n'avait probablement echappe a personne.

 

 

 


 

 

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Un tree of life. Mal cadre.

 

 

 


 

 

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Gni ih.

 

17 mars 2012

J'encule le cinema francais (part 2)

J'ENCULE LE CINEMA FRANCAIS (partie seconde)

Mon bel amour,

Cette cérémonie avait donc commencé de la plus belle des manières, avec l'éviction de cette insulte à la décence, et à l'intelligence
et à la dignité humaine dans son ensemble (quoique les humains réellement dignes se comptent sur les doigts d'une ou deux mains. Peut être pourrait-on à ce sujet songer à trancher les mains de monsieur Refn... Encore qu'il trouverait probablement le moyen de se servir de sa caméra-jouet à nouveau par le truchement de quelque artifice, et serait loisible de concocter de nouvelles perversions à l'aide ses moignons; je préfère n'y point songer, cela me remplit d'effroi).


Oui, oui mais voilà, il semble que l'intelligentsia crypto-fascisante confite d'imbécilité crasseuse qui décerne les couronnes ait finalement jugé bon de gâcher la fête en attribuant ses prix au petit bonheur la chance. Ce qui en dernière analyse n'a rien de surprenant de la part de ces débiles profonds - croisés fanatiques du mauvais gout, défenseurs grégaires aliénés à une institution aussi décatie et bornée qu'est l'Hollywood.

Certes il me doit de confesser peut être une ou deux lacunes parmi les tentatives de réalisations en compétition. Ainsi n'avais-je point jugé utile de visionner la boursoufflure "Hugo Cabret", l'insipide "Iron Lady" ou le pathétique "Stratège", ainsi que les quelques autres atteintes à la décence que je subodorrais derrière cinq ou six titres.

cependant outre ce menu détail, je livrerai ci après mon propre classement, qui me semble nettement plus approprié et faisant
une fois encore la preuve de ma supériorité intellectuelle sur les Cerbères de la critiques, ces Anubis dégénérés d'une industrie
cinématographique bloblotant dans le formol.

Ceux-ci vont je le sais décréter la curie contre moi; j'en ai l'habitude. Mais enfin, combien d'insultes aux chefs d'oeuvres du passé devront nous encore tolérer ? Combien de ces chef d'oeuvres saccagés par l'insigne paresse intellectuelle de ces attardés qui galvaudent les statuettes dorées comme si ce n'était qu'une vulgaire foire au cochon ? !


Je m'y étais préparé bien sûr, tant l'on avait promis l'outrage par voie de presse, et mille fois relayé par des soudards fascistes, ignorants baignants dans leur urine et l'autosatisfaction.

Car enfin comment peut-on sans compromission décerner ne serait-ce qu'une statuette à "The Artist", ce film péripatéticien, qui ne demeure qu'une performance pompeuse vouée à l'oubli, noyée dans la masse des chefs d'oeuvres du muet eux même déjà oubliés
(de ce qu'on m'a dit. Moi je n'en ai jamais visionné, car la musique de ces films est généralement excessivement exubérante; cela m'ennuie et me cause d'irritantes hémorragies cérébrales) ? !

Non qu'il soit dépourvu de quelques qualités : en effet, monsieur Hazanavicious a pris le soin d'engager un directeur de la photographie pas encore sénile, et même un costumier très probablement homosexuel, donc doté d'un certain goût. De plus, le petit chien n'est pas dépourvu de charisme.


Mais, ce n'est finalement pas même cet "Artist" qu'ont choisi de récompenser les fossiles de l'Hollywood ; non, dans leur esprit tordu, c'est en fait à eux même qu'ils procurent une petite gâterie, probablement pas lassés de l'onanisme frénétique dans lequel ils se vautrent pourtant le reste de l'année.

Leurs nombrils sales d'égotistes repus de médiocrité filandreuse, pataugeant dans la bauge infecte qu'est la Cité des Anges, ils récompensent leur propre capacité à survivre à un film muet; car oui, n'est-ce pas un exploit, dans cette époque tonitruante et idiote, pleine du bruit et de la fureur de la pop musique jouée sur des GSM façon ghetto blaster, des Kavinsky du monde entier, de l'i-pod/pad/phone/etc. (rayez de la planète toutes ces mentions inutiles et grossièrement agressives, absconneries débilitantes pour handicapés de l'Application cerveau), de la 3-D, du 3G+, du 2.0, et d'un Pirates des Caraïbes 7 réalisé par Tim Burton, roi de l'infect et des grotesques de carnaval qui devrait songer à se reconvertir définitivement dans le conte pour vieilleries gâteuses, tant avec sa "Triste Fin du Petit Enfant Huître" (sic), il fit la preuve qu'il n'est plus à même que de composer d'aussi absurdes niaiseries dégénérées.

Comme s'il fallût être un génie pour apprécier un film muet alors que, quoi ? Tout réalisateur tant soit peu compétent, tels
que messieurs Kubrick, Hitchock, ou celui dont le nom m'échappe, mais qui réalisa en son temps les "Maman j'ai raté l'avion",
ne fait-il pas que ça justement, composer des muets auxquels il ajoute, au bénéfice des technologies mises au point en
1927, des paroles ?

Quelle nécessité y'a t'il à pousser grotesquement le procédé jusqu'à ôter les voix, nous laissant plongés dans l'horreur d'une musique désarmante de niaiserie ? Nous forçant de surcroit à suivre une action stupide, étroite et restrictive, négligeant tout métaphorique à son navrant profit...

Oui mais voilà, les vieux délabrés aiment que l'on discoure sur eux, et raffolent rien plus que les turlutes prodiguées par de sophistiquées catins. Et dans l'incroyable opinion qu'ils nourrissent à leur propos, puisqu'ils ont SUIVI cet hommage doucereux à leur sexe flétri de pervers, cela doit NECESSAIREMENT relever du génie.

Non que je nourrisse quelconque ressentiment envers Jean Dujardin qui sous ses dehors de cloune et ses gesticulations abusives me semble un monsieur des plus sympathiques (encore qu'il ne m'étonnerait point qu'il batte sa femme, car l'homme semble porté sur la boisson et les drogues excitantes) ; non plus qu'envers monsieur Hazanavicious (qui doit se trouver bien malin d'être affublé d'un patronyme positivement imprononçable).

Mais enfin, si pour conquérir les Oscar il suffit de mettre en scène un groupe de catins vicieuses et déchainées, entreprenant frénétiquement de soulager messieurs Weinstein, Bruckheimer et Warner tandis qu'un TGV entre en gare de la Ciotat, j'avoue ma perplexité et mes réticences à parler "d'art cinématographique". Du racolage je veux bien, élégant même, mais du racolage enfin. Le discours sur soi a ses limites, et la machine tourne à vide, point.


 
Ma distribution eut été bien différente, preuve de plus de goût et d'un jugement de valeur supérieur. Comparer "The Artist" à "Tree of Life" c'est comparer Tchaikovsky au cantor de Leipzig. Certes le slave est élégant et raffiné, mais l'autre incarne la Musique dans sa perfection. Je vous laisse deviner qui l'on utilise pour vendre des yaourts et du papier hygiénique. Voilà.

Une distribution juste et équilibrée des prix eût été la suivante. Les idiots ricanants et incultes n'y entendront rien bien sûr (*)

Meilleur premier rôle masculin : Ce jeune enfant délicieux dans Tree of Life
Meilleur premier rôle féminin : Cette rouquine excitante en diable dans Tree of Life
Meilleur second rôle masculin : Ce charmant petit chien dans The Artist
Meilleur second rôle féminin : Une figurante qui apparait je pense dans Tree of Life à un moment quelconque
Meilleure musique originale : Johannes Sebastian Bach pour Tree of Life
Meilleur montage : Tree of Life
Meilleure lumière : L'arbre de Tree of Life
Meilleure réalisation : Monsieur Terrence Malick, démiurge
Meilleur film : Tree of Life

(Cette distribution des prix ravirait un certain ostréiculteur de mes amis)



Mais visiblement ces croulants décatis de l'Hollywood étaient par trop occupés à se masturber mutuellement au cours de bacchanales dépravées pour apprécier l'unique génie vivant du Septième Art. Certes monsieur Malick a l'immense tort de décliner les invitations de ces rebuts pervertis, ce qui probablement est une énigme pour ces demeurés qui n'imaginent pas la torture que doit être leur compagnie.


Art cinématographique ? A voir, quand une bande de singes plus évolués que la moyenne pourraient concevoir les mêmes stupides petites intrigues recyclées ad nauseam, les mêmes hommages racoleurs, pour ensuite, aussi, se congratuler au cours d'orgies qui seraient de leur goût (je connais mal les pratiques sexuelles déviantes chez les singes ; peut être, s'épouiller avec plus de vigueur que nécessaire, ou se frapper le ventre devant les femelles, ou peut être défiler en smoking et robe de soirée, et larmoyer son émoi et baver des remerciements hypocrites, ou que sais-je encore).


Lamentables cons, incapables de reconnaître l'ouverture vers un champ nouveau de perspectives inépuisables si on leur mettait la tête dedans; ouverture vers des lieux vierges d'exploration, vers d'effroyables Blancs sur les cartes du cinématographe, atteintes insupportables au confort embourgeoisé de ces messieurs idiots.

Et c'est pourtant autre chose que les diarrhées qu'on nous force à aller voir, parce qu'enfin, il faut bien parler de quelque chose dans les diners mondains; et de s'interroger si telle toupie finira dans l'anus de Di Caprio en vrai ou simplement en rêve,  voilà qui m'intéresse pourtant bien peu.

Tandis que parvenir, tel que le fit monsieur Terrence Malick à donner une sensation du monde, une sensation de monde, débarassée de cette logique discursive rationaliste sclérosante et débilitante, s'affranchir de la caractérisation a-cosmisante (ces vêtements jetés sur du vide) pour procéder de l'archétypique, du métaphorique pur : voilà tout autre chose, voilà un projet ample ! Une géopoétique à l'oeuvre ! Voilà ce vers quoi devrait tendre toute création ! Quand la règle semble de faire du bruit avec son moteur turbo diesel pour exciter les lycéens... Pour tremper de rosée matinale les draps frais de jeunes adolescentes... Tristesse !

Et quand voilà monsieur Malick parvenu sur ces "chemins qui ne mènent nulle part" que Martin Heidegger cherchait entre deux congrès du parti national-socialiste, quand nous voici à des rivages qu'il nous laisse en dernière instance libre de traverser, accourent les critiques nazis fondus d'autodaphés. Eux, préfèrent souiller ces promesses de voyages infinis, les disqualifiant sous l'appelation grotesque d'esthétique, de vision "New Age"; rappelant là quelque gourou sectateur et criminel, ou autres allumés des fusibles imbuvables de sérénité retrouvée.

Que ces dégénérés incultes et retardataires de l'évolution soient incapable de voir plus loin que le journal du soir ne les dispense aucunement de fermer leurs bouches sales. M'entend-on moi discourir à tort et à travers sur tous les sujets ? Non, bien.


Car je ne crois pas que l'on puisse réduir des pensées plusieurs fois millénaires à une prétendue "nouveauté", puisque tardivement découvertes, voire recouvertes à dessein sous des tombereaux d'inanités positivistes.

Le Tao, l'arbre sacré amérindien, pardon, c'est New Age ?

Non content de refiler la petite vérole et du bourbon à ces peuplades nécessairement arriérés, n'est-ce pas, leur pensée totale cosmisante serait donc que le fait de deux ou trois hippies...? D'une pitoyables petite bande d'abrutis dépenaillés aux cheveux sales, en désherrance spirituelle dans cet occident en pleine déliquescence théologique et morale ? Pour qui l'abandon simple du savon et du rasoir symboliserait un retour aux sources ? (Pour eux aussi je préconise la chambre à gaz, surtout en raison du caractère bruyant de leurs gesticulations); restons sérieux.

Dépouillons-les donc jusque dans leur dignité, ces sauvages incultes, mettons sur la touche leurs cultures de primitifs,  ils peuvent bien se saoûler la gueule au Johnny Walker et pas trop la ramener avec leur pensée rétrograde New Age, leurs cercles et leurs plumes à la con, des fois qu'il nous prendrait l'envie de leur jeter des bombes à la figure du haut de nos hélicopteres Commanches et Apaches.

Ton Ignatius, désabusé, comme de juste.


Ps: J'encule le cinéma français, comme de juste, encore.
Pps : La victoire aux Césars de cet attachant noir chauve au patronyme évoquant un fin crustacé le place donc, de facto et assez ironiquement, au firmament de la profession de comédien; puisqu'il pulvérisa l'Artiste clownesque pour le joli rôle d'attardé social qu'il tient dans la sympathique comédie d'extrême-droite "Intouchables".


(*) manière subtile de disqualifier d'office l'opinion de ces ânes dont je me fous. Prends en de la graine.

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27 février 2012

J'encule le cinema francais (part. 1)

J'ENCULE LE CINEMA FRANCAIS (partie 1)

 

Toi cher a mon coeur,

Elle s'annonçait pourtant bien, cette Quatre-vingt quatrième Cérémonie des Oscars. Car le jury, une fois n'est pas coutume, me semblait particulièrement pourvu de flair, ayant très justement décidé d'exclure des festivités l'infecte bouillie de cinématographe que constitue à mes yeux l'insultant "Drive", du non moins insultant Nicolas Winding Refn.

Ce film est en effet au Septième Art ce que la blonde peroxydée est au genre féminin : une vulgarité obscène destinée à émoustiller le bas peuple, vite consommée dans les toilettes pour messieurs entre deux affaires d'importance cruciale (comme par exemple manger du concombre, ou encore écrire un virulent pamphlet sur le déclin de l'Art occidental, depuis que certains esprits chagrins sans talents se sont mis bille en tête d'en faire profiter les masses populaires ; elles étaient pourtant très bien où elles étaient jusque-là, les masses populaires, à  l'assommoir, ou à l'usine, ou bien encore à engendrer une progéniture innombrable, ou, enfin, occupées à toutes activités auxquelles elles se livrent habituellement quand on les laisse libre de vaquer. D'Andy Warhol à "Drive", ce n'est, de fait, qu'une infinie dégringolade dans un abysse de médiocrité bancale, et insigne insulte au bon goût).

J'eus probablement oublié jusqu'à l'existence même de cette impertinente outrecuidance sitôt ingurgitée, si
depuis quelques malandrins ne venaient sans cesse rabâcher alentour sur l'ignominie, le déni du "bon sens populaire" (je ris sous cape) que figurerait son absence des nominations à la récompense suprême.

Mais quel est donc l'argument de cette déjection filmique grotesque, outrageant toute sensibilité esthétique sans la moindre vergogne ?

ALERTE SPOILER ! ! ! CE QUI SUIT EST UN COMPTE-RENDU TRES FIDELE DE CETTE SOUPE POPULAIRE ! ! !

Le chevalier : Un jeune homme qui le jour conduit des automobiles sur quelque champ de course déshérité du désert intellectuel qu'est la Cité des Anges, cependant que la nuit il se mue en conducteur d'automobiles, toujours à travers les rues déshéritées du vide spirituel qu'est la Cité des Anges.

Ce héros charismatique (sa garde-robe laisse ici présager de l'incompétence flagrante d'un chef décorateur visiblement trop porté sur la boisson, et dont les moeurs déviantes et décadentes sont une atteinte à la décence et à la dignité humaine), est néanmoins doté des facultés cognitives d'un crabe. C'est donc avec tout le naturel que lui confère cette indéniable tare qu'il s'éprend d'une insignifiante voisine, et que, chevaleresque comme de juste, il entreprend dès lors de lui faire ses commissions. Comme de juste là encore, il s'agit là de la blonde péroxydée que je mentionnais plus haut. Son autisme congénital le pousse à poursuivre de ses assiduités cette fille-mère, pourtant évidemment pathologiquement frigide, et qui donc ne se pourra que peu prêter aux fantaisies sexuelles désaxées que le cerveau malade de notre héros a nécessairement conçu au plus fort des violentes crises de frustration dont il ne manque certainement pas de souffrir.

La princesse : La jeune perruche blonde est, elle, éplorée depuis que son amant, un sordide gommeux latino, croupit dans les geôles fédérales consécutivement à l'un de ces trafics dans lesquels ceux de sa race excellent. La petite dinde semble par ailleurs en état de manque constant, comme en atteste un babillage futile et hors de tout propos, mais surtout ses très mauvaises manières, qui la font ne point corriger vertement son enfant lorsqu'il met les coudes sur la table comme un sale petit impoli.

La douleur que provoque cette situation de solitude forcée, ou les syndromes du manque, ou que sais-je encore, car je n'y entends rien en psychopathologie, la pousse dedans les bras de ce chevalier de l'asphalte solitaire et néanmoins quasi-mongolien. Mais après tout, et malgré toute la compassion dont je suis capable, je serais bien en peine de plaindre notre colombe camée jusqu'aux yeux de se trouver en si lamentable compagnie. Car enfin si en cours de mathématiques appliquées, elle eût plus compté sur ses doigts que sur ses jambes, peut être aujourd'hui qu'elle enseignerait la physique quantique à de brillants étudiants sur les campus californiens. Car enfin soyons honnête, il se trouve que ces petites sottes jettent trop souvent leur dévolu sur des gangsters latinos tatoués, à la dentition douteuse, sans même sembler croire qu'elles puissent avant quinze ans être dévorées d'une envie tenace de saumon rose, de fraise des bois et de charcuterie.

(S'il faut bien que jeunesse se passe, aussi bien, je crois, que ce ne soit pas vautrée sur un matelas miteux aux forts remugles d'urine, attendant docilement qu'un mexicain syphilitique eût terminé sa sordide besogne, cependant qu'un de ses associés dans le crime et la débauche attende de prendre le relais en se caressant. Mais peut être suis-je rien qu'un vieux réactionnaire un peu bégueule ?)

L'amour courtois : Ces deux déchets, dejetés par les vagues implacables d'une société inique sur la grève mazoutée de leurs rêves ternis, commencent donc de s'aimer à leur manière simple d'attardés congénitaux, c'est à dire sans tout à fait saisir les mécanismes du désir qu'ils sentent poindre en eux (encore que je soupçonne la rouée catin de ne chercher à séduire le mongolien qui s'offre à elle, qu'afin de lui soutirer quelque bel argent pour s'offrir la dose quotidienne qui fait cruellement défaut, aujourd'hui que son maquignon moisi dans une cage. Car enfin, elle n'a pu faire autrement que de remarquer la belle automobile tuning à laquelle notre jeune champion du ruisseau voue justement un culte débilitant. Peut-être aussi elle cherche un père de substitution pour son bâtard, un mulâtre vaguement idiot et très grossier à table ; mais, probablement, je complexifie un mécanisme psychique qui doit relèver plus sûrement de l'instinct animal)

Les aventures chevaleresques : La situation deviendrait dramatique si elle ne fût si ennuyeuse, lorsque le maquereau latino est libéré contre je ne sais quelle promesse (monnaie de singe, que l'administration pénitenciaire est bien coupable je crois d'accepter, tant les rebuts de cette espèce devraient selon moi être gazés, afin d'assainir nos prisons qui n'ont pas besoin d'être infestées de la sorte par de si répugnantes personnes).

Le chevalier noir : Et nos deux acolytes nouvellement acoquinés de se lancer ensemble dans d'abracadabrantesques aventures, pour le compte d'un pizzaïolo simiesque. Bien que physiquement grotesque, et malgré une belle situation dans la vente de pizzas à emporter, ce grand singe a un singulier hobby : il dirige à ses heures perdues d'une main velue la pègre de la côte Ouest - tout au plus, une demi-douzaine d'hommes de main à mi-temps, car enfin, les pizzas ne vont pas se livrer toutes seules.

Je dois à ce moment de mon propos, m'interrompre pour décerner une mention spéciale au directeur du casting, qui aura probablement ourdi de saboter une entreprise de prime abord fort honorable (tant je ne crois personne capable d'avoir l'outrecuidance de se lancer délibéremment dans tel fiasco ; je l'attribue en premier lieu à une bêtise très excusable, et non à la méchanceté de vouloir nous infliger pareil spectacle) ; quelque désaccord concernant ses gages l'aura poussé à cette perverse extrémité...

Pour faire court, notre jeune attardé mental conduit sa grosse automobile dans les rues déshéritées du néant de moralité qu'est la Cité des Anges, tandis que sont fracassés des crânes, et que l'on s'étripe gaiement -et cependant qu'un réalisateur adolescent boutonneux se régale avec la touche "slow motion" de sa caméra-jouet. Finalement, notre jeune dégénéré gâche la belle histoire d'amour impossible par quelque maladresse, dûe à son inexpérience, ou à sa fougue d'idiot complet, à moins que ses tendances paranoïdes et ses fantasques crises de délires n'effrayent la tourterelle ; je n'ai quant à moi jamais rien entendu à la psychologie des droguées, de toutes les façons.

Quoi qu'il en soit, le duel au sabre façon chambara qui clôt le film est une belle réponse à tous ceux qui prétendent que les danois ont une âme ; car j'en viens en dernière analyse à penser le contraire, tant est navrante la mise en scène, ponctuée de lignes de dialogues d'une stupidité qui dépassent un entendement pourtant aussi vaste que le mien. Le jeune débile meurt, ou peut être pas -j'avais entrepris depuis plusieurs minutes déjà de me masturber sur mon fauteuil tant mes nerfs étaient en capilotade, tentative désespérée d'évacuer l'horreur que faisait naître en moi des images que je prenais d'abord pour une insulte personnelle (avant de m'aviser que je n'ai pas l'insigne horreur de connaître monsieur Refn en personne, qui doit se trouver bien malin d'avoir un patronyme qu'on ne peut prononcer sans avoir une bonne angine). Aussi la fin demeure floue, grâces en soient rendues à qui de droit, car probablement n'eussé-je pu survivre à la séance autrement.

Pour dire le vrai, pareille farce attentatoire à la décence n'avait été commise depuis l'inepte "T'aime" de monsieur Sébastien (qui probablement doit se trouver bien malin d'avoir à la fois deux prénoms forts laids), qui nous conte les turpitudes amoureuses d'un mongolien et d'une prostituée de bonne famille. Ce génie incompris de Patrick Sébastien leur adjoint un psychiatre dément (himself), dont les multiples perversions aboutiront au meurtre de l'attardé par un infirmier sadique (à moins que non, voir mes raisons plus haut).

Si j'ai déjà mentionné au champ d'honneur le directeur de casting et le costumier, je ne voudrais pas faire injure à celui qui parvient par sa seule présence à saborder une production honorable, dans ses intentions tout du moins. Si les avocats de ce monsieur parviennent à lui éviter la chaise électrique pour homicide multiple au deuxième degré avec intention de blesser (tant je ne doute pas qu'il fût cause de nombreux suicides, fausses couches et congestions cérébrales mortelles), j'aurais alors perdu ma foi en la justice pénale internationale.

Car enfin, ce Pol Pot des claviers, ce Douch du synthétiseur mérite un châtiment prométhéen ! Si la Russie stalinienne eût à sa disposition pareil instrument de torture mentale, nul doute que les Soljenitsyne et autres déviants réfractaires eussent été plus dociles, et nous eussent épargné tant de torchons calomnieux dépourvus de compassion et d'humanité (c'est du moins l'idée que je me fais de l'Archipel du Goulag, cependant la crainte que m'inspirent les thèses dégénérées de monsieur Soljenitsyne m'interdisent de seulement songer à parcourir son ouvrage). J'ai en effet réellement craint  que la musique de monsieur Kavinsky ne m'occasionnait de graves lésions cognitives (ce qui eût été bien dommage, pour moi surtout).

Finalement en y songeant bien, ce monsieur Kavinsky est une manière de génie du mal. Pour dire la vérité, je ne serais pas outre mesure surpris, d'un jour lire ses accointances avec quelque laboratoire secret post-soviétique, menant ses recherches sur le contrôle mental des masses et la destruction de la psyché, comme son nom aux consonnances slaves peut d'ailleurs le laisser accroire.

Enfin, il ne faudrait pas oublier le magistral travail accompli par un chef-opérateur pourtant atteint de cécité sénile : bel exemple de courage et d'abnégation, certes, mais qui ne dispensait pourtant en rien monsieur Refn de choisir un véritable professionnel de la lumière, comme par exemple ce remarquable jeune technicien qui officia si brillamment sur le clip de David Lynch, "Good Day Today" (musique que je soupçonne hélas élaborée sur les conseils de monsieur Kavinsky ou de sa clique).

Probablement, monsieur Refn était trop occupé à réparer le bouton "slow-motion" de sa caméra-jouet pour se préoccuper de détails aussi mineurs que par exemple, la lumière, la musique, la décoration ou le scénario. Il est vrai qu'il est tellement plus "in" d'alterner, avec sagacité et mesure, les ralentis et l'ultraviolence sur fond de sirop pour la toux, ça fait génie, et c'est ce qui fait le délice de ces collégiennes mentalement déficientes dont le goût musical fut forgé par Whitney Houston dans Body Guard.

L'insulte, le pied de nez suprême, que je m'étais pris perversement à rêver, eût été que la statuette échoive à la musique originale de Kavinsky ; par un époustouflant renversement du système de valeurs occidentales, cela eût placé M. Kavinsky au-delà du cantor de Leipzig  (Johannes Sebastian Bach, pour sa belle musique dans Tree of Life) ; preuve nouvelle s'il en était encore besoin, du déclin intellectuel et esthétique introduit par l'imposture post-moderne et sa scandaleuse posture de relativisme culturel, autant que cela m'eût conforté dans l'idée que M. Kavinsky est rien en réalité qu'un agent russe envoyé pour déstabiliser l'occident via sa méthode avant-gardiste de contrôle du cerveau humain. Cela expliquerait bien des choses.

Et puis cela nous aurait épargné les tracas causés par les jérémiades dont ne manqueront pas de nous accabler M. Refn en raison de l'absence de récompenses, que recherchent avidement les réalisateurs de caniveau autoproclamés "créateurs".

D'un point de vue personnel je ne suis bien sûr pas choqué outre mesure, car mon intérêt pour ce film est modeste tu l'auras compris. Cependant je puis entendre ce besoin pathologique de reconnaissance, tant au fond ces messieurs doivent nécessairement pressentir leur médiocrité. Mais enfin, si j'admoneste une bonne tape sur le flanc de mon cher petit félin (animal ravissant et autrement plus brillant que M. Refn) quand il me rapporte une  créature qu'il a lui-même trucidée (croyant ainsi me causer plus de joie que sa seule présence ne saurait me procurer), je ne vois pas pourquoi je devrais m'esbaudir devant l'étron ouvragé et avec soin déposé devant ma porte par M. Refn ; devrait-on le récompenser pour sa lamentable réussite à prouver, une fois encore, l'étroitesse de sa Weltanschauung de bivalve ? Il aura appris à se servir d'un outil (une caméra-jouet), je dis très bien, mais les singes bonobos le font aussi pour se nourrir (encore qu'en ce qui les concerne, l'utilisation qu'ils font de bâtons courbés soit en tout point remarquable).

Mes brillantes considérations sur l'imposture de The Artist, fruit des élucubrations d'un parterre de dégénérés botoxés croûlants sous leur minable importance, et incapables d'apprécier l'oeuvre audacieuse et révolutionnaire du seigneur Malick, te seront livré au plus tot.

Tendrement,
Ton Ignatius

PS : J'encule le cinéma français, et cela inclut monsieur K., autiste dégénéré notoirement connu des services de la police du bon goût, et qui malgré son opinion mégalomaniaque de lui même, dérange autant quand il filme que quand il pète dans son bain.

14 février 2012

Le choc des civilisations

Lettre ouverte aux modérés de tout bord, syndiqués, gauchistes et terroristes de la pensée occidentale,
en soutien à "monsieur Claude", ministre éclairant.

Cher toi,

Je me suis fait l'écho d'un vif débat qui déchire ma patrie pendant mes pérégrinations. Cela a trait je crois à la différence qu'il est entre civilisations et cultures.

Il n'est certainenement pas inutile que je verse ici quelques mots à la controverse ; car ma bonne connaissance des âmes, ainsi que mes multiples errances de par les mondes exotiques m'y autorisent dje crois. Mieux il y aurait des dommages à ne point entretenir mes semblables de mes fulgurances.

Ce qui suit est donc une adresse à tous ces chantres du relativisme culturel qui empuantissent le champ  intellectuel par une rhétorique nauséabonde teintée d'idéologie régressive. La civilisation chrétienne n'a pas seulement le devoir de préserver la culture universelle, elle a aussi celui d'éradiquer les chancres purulant qui avilissent le génie humain.


Qu'est-ce donc que cette culture d'Ethiopie ?
Manger avec les doigts la viande a meme le plat,
Boire de la gnole dans des bouges infects,
Dans lesquels la maitresse de maison fornique,
La, ou ici, avec ses clients avilis.
Se tenir par la main, comme des invertis,
Sans oublier les mutilations genetiques.
(J'avoue ne pas vraiment saisir le principe)

(Je suis erudit, je parle en alexandrins)


Dire que ces carrefours entre civilisations (j'insiste sur le mot à dessein) passent pourtant habituellement
pour de brillants centres de l'esprit et de l'art. Ainsi  de Rome, de Tenochtitlan aussi, de Constantinople du temps de sa
splendeur (c'est a dire avant 1453) ou de la Côte d'Azur...


Alors pardon !

Je croyais que lorsque de culture il s'agit,
On pense Raimbaut, ou on pense Baudelère !
Qu'on évoque La Messe en Si mineur de Bach,
Et les divines sonates de Scarlatti,
Et l'Adagio du signori Albinoni !
Mais aussi, les Rois et Reines de la pop morts,
Et puis n'oublions pas ceux qui restent à venir !

(j'arrete les alexandrins c'est fatiguant)

...Et pas cet éthio-jazz bien à eux, farfelu, mal structuré; qui oublie systématiquement la coda (oui !). Pourquoi pas
un éthio-blues tant qu'on y est ?


Pardon si moi je pense au Tour de France : course de légende ! Et que je ne me garagarise pas sur quelques marathons (course qu'ils n'ont pourtant pas inventé, ça se saurait) ; mais non, ils n'ont même jamais entendu parlé du Tourmalet ! D'Eddy Mercx, de Petitbreton et de Michel Drucker, ni de son chien ! (Le dimanche ils préfèrent paresser dans la montagne que de se cultiver justement)

Pardon si ma civilisation, c'est l'Empire State Building, Barack Obama, la Tour Eiffel, et Wall Street et le Super Bowl ! Le guacamol, Einstein ou Max Planck ! Les flamboyements d'Oppenheimer ! Le génie de Steve Jobs ! L'école allemande d'anthropologie, aussi, et la moutarde de Dijon et le zyklon b, et le Mont-Blanc, et le Gruyère (français), et les Rolex enfin, important les Rolex ! Fini les calendriers lunaire, maya, sumérien ou salomonien ! Henry Ford, c'est maintenant et pas demain, faudrait pas louper le TGV en marche !


Alors cette civilisation, cette culture, on la choie, on la chérie, on la préserve ! On voudrait pas qu'elle parte à vaux-l'eau, qu'elle naufrage avec son orchestre et son capitaine !

Pardonnez donc, messieurs les modérés, messieurs les terroristes de la pensée, de vouloir pour l'édifice des normes parasismiques ; peut être que l'exemple Haïtien ne vous a pas suffit ?

Pardonnez messieurs, si ma civilisation à moi c'est le Saint-Estèphe, et que c'est un autrement divin nectar que de la bouillie de foin brassée par quelque vieille femme carencée !

Pardonnez messieurs, si ma civilisation à moi respecte la liberté de manger des pieds-de-porc pour petit déjeuner, et le droit à trois différents fromages servis sur une assiette ad hoc avant dessert ! Avec couverts ad hoc itou !

Pardonnez enfin messieurs, si ma civilisation à moi prône le respect de la femme, et son droit inaliénable à porter minijupe vinyle et string dentelle rose au bal du samedi soir, avant des les y ôter pour le jules ou Serge de son choix qui aura émis le désir de lui montrer sa honda civic gti, ses toutes nouvelles baffles (qui crachent dans les 125 db facile si la petite a la chance de rencontrer un champion des parkings), et peut être même son sexe de catholique non-circoncis (si la petite est vraiment en veine, mais c'est pas vendredi 13 tous les samedi soirs).

 

Alors ça doit être moi qui me trompe, probablement ? N'est-ce pas messieurs les exciseurs, les exorcistes, les prêtres vaudous ? Messieurs les élégants aux doigts tout salis de viande ! Puisqu'après tout vingt siècles d'Histoire vous ont mené là, avec votre Reine de Saba et vos trois églises en bois, je dis que vous pouvez bien rester avachis devant vos soaps type "Plus Belle l'Ethiopie" et vous rengorger que ces bouillies cinématographiques sont aussi partie de la "Culture Ethiopienne".

Tu me trouves amer peut être. Mais aussi à un moment ça suffit. A t'on jamais vu un obèse diabétique s'empiffrer de savoureux hamburgers dans un suburb de Milwaukee en invoquant à qui mieux mieux la "Culture américaine" ? Ou un unijambiste cambodgien se glorifier de la "Culture Khmer" ? (Et dieu sait qu'elles sont belles et grandes ces civilisations là pourtant). Non. Alors prenez exemple, soyez cochon et miséreux et ce que vous voudrez, mais de grâce restez dignes. En matière de culture laissez donc parler ceux-qui savent, parce qu' avec vos ânes, vos poules et vos lépreux ça fait pas très sérieux croyez moi.

Essayez déjà de vous dépatouiller un peu avec l'agriculture ce serait pas un mal. Et il y a encore du boulot.

Et vive la France !

(Ah, Paris, nostalgie... Ici c'est comme serait la province avec la population de Seine Saint-Denis)

6 février 2012

Une ville d'eaux

Chère belle âme (j'y tiens),

T'en souviens t'il ? C'etait hier, Je te contais tantôt, tout enflammé, mes fols désirs de
restauration de la Jérusalem terrestre en cette vallée de boue (ce n'est pas ici un vain mot).

Bien. Peut-être, j'ai un peu surestimé la valeur guerrière de cette race décidément décevante.
Alors certes oui, se montrent-ils bêcheurs quant à leur victoire chanceuse face
à une colonne de légionnaires italiens moitiés mort de faim, paumés dans le désert des
Danakils. Mais lors qu'il s'agit de mettre la main à l'ouvrage, alors là plus personne !

A les voir pourtant s'entasser dans des machines peu fiables, sans même boucler leur ceinture
de sécurité, je les pensais aveugles au danger ! Méprisant la mort ! Mais non, alors non,
il s'agit en fait que de négligence, ou que sais-je, je ne sais pas moi, je ne pose plus de
questions.

Je me retrouve bien seul... Mes fiers croisés d'élite... Que je croyais déterminés à s'immoler
pour ma belle cause... Ils ne désiraient en fait que de partager avec moi des putains
camées jusqu'au yeux dans d'infâmes bouges dansants. Bonjour les maladies, merci bien !
Et sur mes deniers propres encore ! Non que je sois collet-monté, mais tout de même,
drôles de coutumes ! Comme fanatiques religieux on a fait mieux, excuse moi !
Dépravés dégueulasses ! Et ils y ont trouvé à redire au propos de ma virilité pourtant
exemplaire... J'ai mieux à faire que soigner une garde prétorienne syphilitique, merci.
Drôles de coutumes, je me répète.



Pour faire court, j'ai donc choisi un exil, humiliant pour qui fut quelque temps le maître
(virtuel) de la Pologne, et de la moitié du monde civilisé.

Me voici aujourd'hui ermite errant dans quelque grotte de montagne près des fameuses sources
d'Ambo ; charmante, pittoresque cité thermale. Tu connais mon attrait pour ces villes d'eaux :
Ah, Aix-les Bains ! Ah, Vichy, symbole de la France dans ce qu'elle eût de plus digne...!


Alors bien sûr, il y a les inconvénients. Je suis cerné de coquins qui ne connaissent ni leurs
Lettres ni aucune des audaces sémantiques du français. Leur sotte ignorance serait touchante si
elle n'était irritante. Je veux bien que pour lustrer mes souliers ils n'ont pas leur pareil.
Et ça n'est certes pas un luxe tant leurs routes ne sont que poussière et cailloux.
Mais ça n'est pas une raison pour venir m'importuner avec un babillage bien à eux !
Un véritable charabia, que je suis bien en peine de comprendre !

Tu me connais : le luxe, le stupre, les dorures jamais je ne les désirais ; pourtant il y
a des limites à l'ignorance ! A la décence ! Pour qui fut maître de la Pologne surtout !
Et même virtuellement.

Sans arrêt il me faut distribuer qui un sourire, qui une piécette. Expliquer la raison humiliante
de ma venue dans leur village. Acquiéscer à leurs sottises. Mais surtout, surtout,
éviter les dangers. Et ils sont innombrables.

Tiens :

Les chiens, et les chats, et les chèvres errent sans licol ! Et bien d'autres animaux très
sauvages encore, a accroire que l'Arche de Noé s'est échouée ici : poules, lézards, mules, chèvres, poules encore...
C'est stupéfiant !
N'ont ils donc jamais entendu parler d'épizooties meurtrière ? De la rage ? De la mouche tsé-tsé ?
D'hygiène tout simplement !

Ils n'ont pas jugé bon d'installer de passages cloutés ni même de feux tricolores ; il est donc incroyablement
périlleux de traverser la rue. Je m'y suis bien aventuré une fois mais j'ai failli être
percuté par un bouvier. Bonjour, la sécurité routière ! Bonjour, les trompes-la-mort ! Très
peu pour moi, merci bien. Je reste donc du côté gauche, où je prends mes habitudes bon an mal an.

Et ces enfants qui se promènent ici avec de longs couteaux ! Si l'envie leur prenait de
m'embrocher, comme ça, sans raison autre que leur nature leur dicterait ? Je serais mort.

Quant aux les mères de famille elles m'invitent à partager le café dans des taudis bien peu hygiéniques.
Bien sûr la crainte que j'ai de leurs enfants me force à accepter...

Et là c'est la palme ! Le pompon ! L'Everest de l'inconscience ! Ces enragés ne connaissent
pas le soluble, alors ils font griller les grains ! Comme ça, à même le salon ! Outre les probabilités
manifestes de décès par asphyxie, et les cancers dûs aux fumées, que dire des risques
d'incendies ? Leurs pauvres maisons de boue ne me semblent respecter aucune des normes de
sécurité minimales !

Penser qu'ils sont des milliers à braver
de la sorte les plus élémentaires règles de la prudence domestique me rend malade. Mais
ça ne semble pas les empêcher de dormir la nuit, eux, ça non! Même après que je leur
explique les dangers qu'ils encourrent à se conduire en irresponsable : le lendemain
ils recommencent ! Et m'invitent à nouveau, comme pour me signifier leur mépris !

Deux heures de temps, qu'il leur est nécessaire.
Pour deux pauvres tasses. Joli gâchis que voilà... Deux heures que je consacre à
repousser les avances grotesques, inélégantes, puériles de ces dames ! Que je pourrais employer
à un travail fondamental sur le déclin de la pensée occidentale post-moderne...

Et puis je le sens bien, ils ne rêvent tous qu'à me détrousser, me pensant immensément riche
(ce qui est vrai; et merci bien. Mais ça n'est pas une raison pour venir tapiner autour de moi !).
Sots va-nu-pieds !

Je te passe les ténias, amibes, intoxications alimentaires et virus mortels qui menacent
tout le jour et toute la nuit de m'emporter. Pourquoi je reste, alors ?
Car heureusement, il y a la somptueuse piscine qui jouxte ma grotte. A laquelle les indigènes
n'ont pas l'accès. Nous la partageons avec quelques autres ermites blancs.

Elle est chlorée et surveillée par des soldats.

 

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Ma garde pretorienne syphilitique.

 

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Ces cowboys portent des surplis en poil de babouin gelada. Mais que fait B.B. ? !

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Le meme. C'est vrai que c'est classe la criniere. Je vais essayer d'en ramener une pour mes soirees dandy a Paris.

 

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Un monsieur tres gentil. Il m'a offert des sucettes et des bonbons et m'a demande de venir chez lui. Je n'ai pas eu le temps c'est dommage.

 

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Des moutons, des chevres, des poules... Oui d'accord ici il n'y a que des brebis. Mais croyez moi sur parole.

 

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Une fanfarre pour mon arrivee. Un manque de respect pour l'instrument certain...

 

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Le chef de ces messieurs.

 

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Moi j'ai fait mon choix...

 

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Un de ces feroces enfants armes de couteaux. En fait c'est pour couper la canne a sucre mais je pouvais pas deviner.

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En fait ce seraient plus des indiens que des cowboys. J'aurais du les abattre.

5 février 2012

Des photos

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Chez les ploucs.

 

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Dire qu'on a l'eau courante depuis au moins cinquante ans. Ils ne connaissent rien ici.

 

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Il parait qu'on peut gagner des Oscars avec des arbres alors voici mon prop arbre de vie.

 

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Oui c'est comme ca... Une faute d'orthographe a Assassain...

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Juste pour prouver ou que je suis.

 

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Enfin un pays qui n'hesite plus a mettre ses vieux en cage. Nous, sous pretexte qu'ils ont ete President, ou prefet decore de la legion d'honneur, on minaude...

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Le trou du cul d'un ane. Et mon guide qui me demande si on se tape les anesses en France... Pratique courante ici... Putain de sauvages.

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Sont-elles pas mignonnes, les petites desheritees des rues, devant leur chaumiere ?

 

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(detail sur la chaumiere. Les materieux sont grossiers et tres inflammables. Desole pour les puristes que la peronnelle se soit mise devant mon objectif)

 

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Mon fidele interprete. Celui la meme qui copule avec des betes de somme et de filles de tres mauvaise vie.

 

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Je crois que je suis suivi. Les enfants sont reellement effrayant ici. Il faut les amadouer avec un ceinturon.

 

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Un homme tres grand. 

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Un bar a gnole. Ils vendent aussi du foin a peine fermente dans de l'eau croupie. Il faut dire qu'on aime ca sinon ca vexe la tenanciere. Et il y en a encore pour dire que toutes les civilisations se valent. Je veux dire, ce n'est pas moi qui le dit mais monsieur Sardou, nous quand meme, "on a le bon pain, on a le bon vin, du ble dans les champs pour au moins Mille ans".

 

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La petite maison dans l'Ethiopie. Ca a l'air coquet comme ca mais il ne faut pas se laisser tromper par les apparences. Dedans c'est bien pauvre.

 

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Le malheureux s'est rompu le cou. Mais je ne suis pas medecin sans frontiere moi... Il faut reflechir avant de faire des aneries.

 

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Il est de bon ton de mettre des photos d'enfants africains. Normalement je rajouterais un noir et blanc et quelques mouches tse-tse.

 

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Meme remarque.

 

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Oui bon j'arrete on va me preter des moeurs douteuses. 

 

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Oui enfin, Universite, faut le dire vite : c'est pas la Sorbonne non plus.

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5 février 2012

Partir en croisade n'est pas un diner de gala

Toi que j'aime tant,

"Les derniers seront les premiers" (Jésus).


Je crois déceler un grand potentiel chez ces gens que je prenais d'abord pour des païens, à
l'image des autres peuples d'Afrique. Ceux là feraient d'ailleurs bien de se mettre à l'ouvrage
théologique car enfin, on ne va pas entrer dans l'Histoire pour eux, si ?


Mais il me faut à présent te conter l'histoire singuliere de cette
race, la plus chrétienne et noble entre toute ;

 

L'histoire de la conception du Père de tous ces abyssiniens à la peau
couleur d'argile, est tout à fait édifiante.

C'est au cours d'un soir de biture que le Roi Salomon engrossa la Reine
de Saba sur les marches du Temple.


De ces royales amours contre nature entre un juif lubrique
et une négresse, n'aurait jamais dû naitre qu'un mulâtre hybride stérile (ainsi
des Guadeloupéens, ou des Grecs encore. Ces messieurs nous prouvent d'ailleurs aujourd'hui que leur
prétendue sagesse tant aimée ne fut rien de plus qu'un feu de paille. Qui c'est qui soliloque
dans son coin maintenant, moqué de toute l'Europe ?).


Cependant, un destin grandiose attendait leur progéniture. Pas les Grecs. Je parle du fils
de Salomon et de Mme de Saba, Ménélik (rien à voir avec le chanteur).
Car la négresse, avec la rouerie propre à ceux de sa race, emporta dans son bagage l'Arche
d'Alliance et en fit présent à son fils : on a connu pire pour commencer dans la vie.


Oui, l'Arche d'Alliance est bien ici, nul besoin donc d'aller se perdre dans le desert Palestinien
entouré de vilains nazis comme un archéologue de ma connaissance !

Terre Sainte ! Jérusalem africaine !
Que de temps il me fallut pour en prendre toute la mesure ! Que j'ai
aujourd'hui de grands, d'immenses projets pour ton peuple béni ! Et que tremblent ceux
qui profanent le Temple !


Déjà j'ai armé une petite horde de Croisés, pleinement dévoués à ma cause, surtout depuis que
j'exorcisais quelques femelles hystériques devant leurs yeux ébahis. J'y
gagnais dans l'affaire une réputation de très saint homme, d'amant formidable aussi, dont il me
reste à présent qu'à cueillir les fruits. Et qu'ils ont fière allure mes croisés ! Ils ne
connaitront nulle merci pour les hérétiques crois moi !

Au cours des libations débridées qui se poursuivirent à ma gloire la nuit
durant, combien de sorcier bantou nous fîmes périr par le feu alors ? Je ne sais plus. Peut
être deux, trois au moins.

Et nous viendront jusque dans vos bras,
égorger, piller, violer vos femmes, vos filles, et vos bêtes de somme aussi (oui c'est une
pratique courante chez la jeunesse dorée par ici, mais ne jugeons point hâtivement les cultures
autres de grâce !)


Nous envahirons d'abord la Pologne, ce qui semble au regard de l'Histoire une bonne manière
d'envisager un conflit d'envergue mondiale (dans l'indifférence générale). Puis ce seront les
champs pétrolifères du Caucase ; alors nous déferlerons sur le monde, tel un tsunami
géant sur l'île de Sumatra ! Chypre, Maurice, le Guatemala, que sais-je encore !

Que tremblent les Nations ! Que tous s'inclinent devant nos Arches d'Alliances !

(Oui, NOS Arches. C'est que, fait amusant, ils semblent disposer ici d'une bonne vingtaine de
modèles, et certains très agréables à l'oeil. Après réflexion cela éveille quelques soupçons.
Les chinois de Taiwan seraient-ils derrière ce trafic ? Ils sont fourbes, et si
habiles à concevoir leurs contrefaçons qu'on se laisserait berner parfois. Il faudra que j'examine bien
nos Arches d'Alliance afin de ne pas m'exposer aux quolibets non plus qu'aux
rodomontades des Nations. Ce serait bien fâcheux qu'un si grandiose projet tombe à l'eau pour
une simple histoire de copyright. D'autant qu'on prend la propriété intellectuelle très au sérieux
ces temps derniers.)


Pour en terminer avec l'hérésie, nous nous immolerons après le dîner, afin de prouver notre
farouche détermination ; si nos exigences ne sont pas satisfaites et que le temps le permet bien sur.

Ceux qui pensaient que je n'étais pas sérieux s'en mordront bien les doigts.
Non mais franchement.

Bien à toi.

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